28/05/2021

Au XIXe siècle, le lit de la Bourbre a été profondément modifié et canalisé. Cela pose aujourd’hui de nombreux problèmes. Depuis plusieurs années, un projet de renaturation est à l’étude sur 8,3 km entre Bourgoin-Jallieu et Vaulx-Milieu, afin de rendre une forme plus naturelle à la rivière, et lui permettre de nous rendre de nombreux services. La première phase de travaux débutera à l’automne 2021. 

ENQUÊTE PUBLIQUE
Vous retrouverez ici les informations liées à l'enquête publique
sur les travaux de renaturation de la Bourbre. 9 permanences sont prévues entre le 28 juin et le 28 juillet 2021.

BROCHURE DE PRÉSENTATION
Une brochure de présentation des travaux réalisés pendant la phase 1 (2021-2023) a été réalisée. Vous pouvez la télécharger et la consulter ici. 

De 1808 à 1814, et après de nombreuses tentatives infructueuses, les marais qui entourent les communes de Bourgoin-Jallieu et la Tour du Pin sont asséchés. L’objectif est alors de gagner des terres agricoles fertiles, étendre les surfaces d’exploitation et limiter les inondations.

A la suite de ces travaux, le lit de la Bourbre est profondément remanié et déplacé, de plusieurs kilomètres, du nord au sud de L’Isle d’Abeau. Aujourd’hui, sur toute sa longueur, la Bourbre est canalisée à 46% (33 km). 

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Les élus de la CAPI et de l’EPAGE de la Bourbre portent le projet de redonner une forme plus naturelle à la Bourbre, sur 8 km, sur les communes de Bourgoin-Jallieu, L’Isle d’Abeau et Vaulx-Milieu. L’objectif est de venir modifier le lit de la Bourbre, pour lui redonner une forme naturelle, et permettre à la rivière de nous rendre service et d’améliorer la qualité des eaux,  en lien avec les engagements du territoire. On parle alors de “renaturation”, puisque l’on redonne une forme naturelle à la rivière, ou de “reméandrage” puisque le lit de la Bourbre sera modifié pour devenir plus sinueux, avec de nombreux méandres. 

Ce projet est porté conjointement par la CAPI et l’EPAGE de la Bourbre, qui sont tous les deux donneurs d’ordre sur la première phase de travaux. La deuxième phase de travaux sera portée uniquement par l’EPAGE de la Bourbre. 

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Un projet de renaturation équilibré

A l’étude depuis plusieurs années, ce projet de renaturation a été conçu pour optimiser les services rendus naturellement par la rivière, en cohérence avec les activités humaines, urbaines et agricoles.

Le secteur retenu pour ce projet de renaturation s’étend sur une distance totale de 8 km, sur les communes de Bourgoin-Jallieu, L’Isle d’Abeau et Vaulx-Milieu. Sur ce linéaire, seuls 6,4 km seront concernés par des travaux.

Cette zone a été sélectionnée du fait de ses meilleures caractéristiques de pente et de débit, mais aussi du fait de la proximité avec le rejet de la station d’épuration de Bourgoin-Jallieu.

L’objectif de ce projet de renaturation n’est pas de remettre la rivière dans son état “initial”, telle qu’elle était avant 1814, elle vient « améliorer » son tracé actuel, pour développer les nombreux services que la Bourbre n’est plus en état de nous fournir aujourd’hui.

Au cours des travaux, le lit de la rivière sera déplacé et abaissé, pour lui donner une forme plus naturelle et sinueuse, avec de nouveaux méandres,  et reconnecter la rivière à la nappe phréatique et aux zones humides contiguës. Suite à cela, une végétation diversifiée sera installée en bordure de ce nouveau lit, afin de recréer des écosystèmes favorables au développement des espèces. 

Le projet a été conçu comme un équilibre entre l’efficacité naturelle de la rivière et les contraintes du territoire, notamment les usages agricoles. Ainsi, alors que la largeur de l’emprise du projet sera de 120 mètres dans les secteurs où les terres agricoles sont faiblement impactées, cette emprise a été réduite à 60 mètres de large dans les secteurs où l’enjeu agricole est important.

Cette action s’inscrit dans le cadre du Contrat pour la restauration et la préservation des milieux de la vallée de la Bourbre, signé en décembre 2017 pour une période de 5 ans et piloté par l’EPAGE de la Bourbre. Ce programme regroupe 59 projets en faveur de la biodiversité portés par 24 partenaires locaux, pour un total de 16 millions d’euros, dont 10 millions d’euros de subventions. 

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Pour ces travaux, le secteur qui a été retenu sera traité en deux phases


  • La première phase (2021-2023), concernera 2,2 km de rivière entre Bourgoin-Jallieu et L’Isle d’Abeau, et sera portée par deux maîtres d’ouvrage : la CAPI et l’EPAGE de la Bourbre. 


  • La seconde phase, qui concerne 4,2 km de rivière entre L’Isle d’Abeau et Vaulx-Milieu, sera réalisée dans les années suivantes, après un bilan des travaux et une concertation avec le monde agricole. Cette phase sera portée par l’EPAGE de la Bourbre. 


Pourquoi agir sur ce secteur ? 

Sur le tronçon étudié, la rivière est complètement canalisée. Cette forme rectiligne n’est pas optimale et engendre de nombreux problèmes. C’est pour cette raison que les collectivités souhaitent agir sur cette zone spécifique. 

Trois problèmes majeurs ont été identifiés : 

  • La qualité de l’eau de la Bourbre est dégradée. La forme de la rivière, en “caniveau” ne permet pas une auto-épuration optimale de l’eau de la rivière.
  • Sur le tronçon de Bourgoin-Jallieu à L’Isle d'Abeau, le niveau du lit de la Bourbre ne cesse de se rehausser, du fait des dépôts de sédiments. Cela entraîne plus de débordements sur les terres voisines de la rivière. 
  • Dans ce secteur, le lit de la rivière est trop haut, ce qui l’empêche d’être connectée à la nappe phréatique et à la zone humide. Cela limite le fonctionnement de la rivière et des zones humides, qui ne nous rendent pas les meilleurs services. 


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    Des objectifs multiples, obtenus naturellement en « optimisant » le fonctionnement du cours d’eau 

    Les objectifs de ce projet équilibré et ambitieux sont multiples. En optimisant le fonctionnement de la Bourbre et ses liaisons avec les zones humides avoisinantes, de nombreux bénéfices seront obtenus. 

    • Atteindre une bonne qualité des eaux → En reprenant un cours plus naturel, de nouveaux écosystèmes vont se construire, ce qui renforcera la capacité d’auto-épuration de la rivière et entraînera une amélioration de la qualité de l’eau. Une rivière avec une bonne capacité d’auto-épuration permet d’avoir une bonne qualité d’eau. Cela permettra également de réaliser des économies sur le traitement complémentaire des stations d’épuration. 
    • Soutenir le débit en période de sécheresse → Grâce à l’abaissement du lit de la rivière de 1 m à 1,5 m et son déplacement au milieu de la zone humide, la rivière sera reconnectée avec ses berges et les zones humides. Celles-ci vont pouvoir reprendre leur rôle d’éponge naturelle, en stockant de l’eau en période de pleines eaux, et en augmentant le débit en période estivale, quand le débit est au plus faible. 
    • Faciliter le travail agricole des champs voisin dans le premier tronçon → L’abaissement du lit de la rivière dans le secteur de Bourgoin-Jallieu permettra de faciliter le travail agricole en améliorant le fonctionnement des canaux de drainage existants. 
    • Créer des corridors écologiques permettant la circulation de la biodiversité → La plantation d’une végétation des berges adaptée va permettre aux animaux de se déplacer d’un milieu naturel à l’autre, à couvert, en toute sécurité 
    • Favoriser la biodiversité → Au total, la zone renaturée comptera 72% de boisement en plus, et des aménagements spécifiques pour les espèces sont prévus. La rivière reméandrée et les nouvelles berges, avec une végétation des berges adaptées, naturelles et abondantes permettront notamment la présence d’insectes pollinisateurs, la nidification de nombreux oiseaux, de chauve-souris, et procureront des caches pour les poissons et un habitat adapté pour le castor et les amphibiens… 
    • Un habitat plus favorable aux poissons → La modification du lit, et l’implantation d’une végétation abondante et diversifiée, permettront aux espèces de poissons de se développer, et de trouver de nombreux refuges, même en période de sécheresse. 
    • Proposer des paysages plus agréables, avec des espaces partagés plus importants → L’ancien lit de la Bourbre sera remblayé, et pourra être utilisé par les piétons, libérant de l’espace sur la voie verte. Des belvédères sur la rivière seront créés, pour observer ces nouvelles zones humides, et cette nouvelle biodiversité. Les nouveaux méandres casseront la monotonie et la banalité des paysages linéaires des rives de la Bourbre. 
    • Apporter une poche de fraîcheur sur le territoire  → Les zones humides fonctionnelles qui seront créées permettront de ramener des poches d’eau sur le territoire, et de rafraîchir naturellement les zones alentour.


    Zoom sur la phase 1 : 2021-2023,  2,2 km de Bourgoin-Jallieu à L’Isle d’Abeau

    La première phase de travaux, aura lieu entre Bourgoin-Jallieu et L’Isle d’Abeau, et commencera à l’automne 2021. 

    Au cours de cette première phase, différentes opérations vont être menées : 
    • 28 juin - 28 juillet 2021 : Enquête publique. Différentes permanences seront organiseés sur les communes concernées (Bourgoin-Jallieu, L'Isle d'Abeau, Vaulx-Milieu). Plus d'infos ici
      Automne 2021 :
      Défrichement et assèchement de la zone de travaux
    • Printemps 2022 : Terrassement, creusement du nouveau lit, création des méandres, aménagement de berges plus douces 
    • Été 2022 : Mise en eau du nouveau lit en plusieurs phases
    • Hiver 2022 : Plantation de la végétation des berges 
    • Début 2023 : Fin du chantier 
    Au cours des travaux, la voie verte restera librement accessible, pour permettre les déplacements. 

    Coûts et financement (de la phase 1 )
    • Coût total des travaux (phase 1) : 2 447 000 € HT
      • Part EPAGE de la Bourbre : 1 443 000 € HT
        • dont subventions Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse 592 000 € HT
        • dont subventions Région Auvergne-Rhône-Alpes 414 000 € HT
      • Part CAPI : 1 004 000 € HT